Sciences des données : de la logique du premier ordre à la Toile
Serge Abiteboul
Table des matières
Leçon inaugurale
-
Texte
en
français (pdf et epub sur demande)
-
Powerpoint
en français,
(PDF)
-
Powerpoint in
English,
(PDF)
Synthèse de la leçon
L’information produite, stockée, traitée, échangée, est au cœur de l’activité des êtres vivants, des objets du monde, des associations humaines. Les systèmes informatiques nous aident à conserver cette information sous forme numérique telle une sauvegarde quasi illimitée de notre mémoire personnelle. Ils nous aident à traiter et échanger cette information pour communiquer entre nous. L’ordre de grandeur de l’information stockée atteint le zettaoctet ; 1021 octets ! Le trafic d’information annuel sur Internet dépasse même cette quantité d’information accumulée. Face à ces chiffres vertigineux, deux problèmes s’imposent : Où trouver la bonne information dans cette masse ? Comment déterminer ce que l’on veut conserver ?
Avec les efforts combinés d’une recherche académique dynamique, de pionniers marquants comme IBM, de jeunes géants comme Google et de startups hyper créatives, les sciences des données se sont épanouies. Pourtant le domaine tient encore de la forêt vierge quand nous atteignons la gestion de données distribuées et la Toile. Il est compliqué d’en dresser l’état de l’art ; il n’est pas simple de l’enseigner ; il n’est pas évident de prévoir quelles tendances sont là pour durer. C’est cette jungle que nous chercherons à pénétrer.
Les systèmes de gestion de bases de données relationnels sont des systèmes informatiques complexes, résultats de dizaines d’années de recherche et de développement. Ils sont parmi les plus grands succès logiciels du siècle dernier avec des produits commerciaux très répandus comme les serveurs Oracle et des systèmes gratuits très utilisés comme MySQL. Ils résultent de la combinaison de bases mathématiques solides (comme la logique du premier ordre), d’algorithmes très sophistiqués, et d’un engineering complexe.
Nous retrouvons ces trois mêmes ingrédients à la base des moteurs de recherche de la Toile. La Toile, le World Wide Web en anglais, s’appuie sur des documents hypermédia. Un moteur de recherche permet de fuir la navigation fastidieuse sur le graphe des pages et le monde de l’hypertexte pour plonger dans une bibliothèque numérique universelle. Si la Toile n’a sûrement pas de réponse à toutes les questions de l’internaute, la réponse à une question précise se trouve peut-être dans les masses d’informations véritablement extraordinaires disponibles. Tels des enfants, nous nous émerveillons devant les dizaines de milliards de documents de la Toile. Mais un enfant apprend, depuis son plus jeune âge, à évaluer, classer, filtrer le volume considérable d’informations qu’il rencontre. Et nous ? Si le moteur de recherche ne nous aidait pas à nous focaliser sur un petit nombre de pages, que ferions-nous ? L’exploit technique, c’est de retrouver en un instant, grâce à un index, les pages de la Toile qui hébergent les quelques mots d’une requête. La magie, expliquée par quelques équations et des algorithmes, c’est de pouvoir retrouver, parmi les dizaines, voire centaines de millions de pages qui contiennent les mots demandés, quelques pages qui vont satisfaire l’internaute.
L’écriture nous a permis de matérialiser et d’externaliser en partie notre mémoire. L’imprimerie nous a permis de transmettre largement cette mémoire externe. On a beaucoup insisté sur le fait que la Toile diminuait considérablement les coûts de transmission de la mémoire. Nous sommes en train de découvrir que sa véritable révolution est de permettre à chacun d’apporter sa contribution personnelle au patrimoine collectif (avec des réserves comme la fracture numérique). La Toile est ainsi une juxtaposition de milliards d’individus et de tous leurs réseaux. Après les réseaux de machines, les réseaux de contenus, nous atteignons les réseaux d’utilisateurs.
Des systèmes de la Toile, tels Facebook, permettent aux internautes de communiquer entre eux. Ce ne serait pas vraiment nouveau si ces nouveaux outils de communication ne conduisaient à d’autres modes de pensées, d’autres formes de relations. Surtout, phénomène véritablement passionnant, ces systèmes font émerger automatiquement, depuis les profondeurs des réseaux, des connaissances collectives. Plusieurs types d’approches permettent de construire de telles connaissances: la notation, par exemple, de produits ou d’entreprises par des internautes comme dans eBay ; l’évaluation de l’expertise des internautes comme dans Mechanical Turk ; la recommandation par exemple de produits comme dans Netflix ; la collaboration entre internautes pour réaliser collectivement une tâche qui les dépasse individuellement comme dans Wikipedia ; enfin, le crowdsourcing met des humains au service de systèmes informatiques comme avec Foldit. L’émergence automatique de telles connaissances soulève toute une gamme de questions, tant philosophiques que scientifiques.
En observant les évolutions de la Toile et des sciences des données, nous pouvons imaginer ce que pourra être la Toile de demain, une Toile des connaissances, avec des millions, voire des milliards de machines interconnectées raisonnant collectivement. La fascinante Toile des documents d’aujourd’hui est fondée sur le plaisir des gens à écrire, lire, dire, écouter du texte dans leurs langues naturelles. Les machines préfèrent échanger des connaissances plus formatées, plus rigoureuses. Avec le passage de la Toile du texte à une Toile des connaissances, elles pourront prendre plus pleinement en main la gestion de nos informations. Cela paraît une étape indispensable pour que l’humanité puisse survivre dans les flots d’information chaque jour plus cataclysmique qu’elle génère.
La Toile est multiforme et il est devenu quasi impossible de vivre sans elle. Elle est à la fois la plus belle des dentelles, trame de toutes connaissances humaines, et terreau des plus horribles fantasmes, de toutes les violences. Il n’est pas possible, ni souhaitable, d’y renoncer comme il n’a pas été possible de refuser l’écriture ou l’imprimerie. Et malgré tous les écueils, nous voulons continuer à croire que la Toile participera à féconder un meilleur futur. Quant aux aspects plus techniques, nous nous hasarderons à affirmer que la prochaine étape en sciences des données a déjà commencé : c’est la construction de la Toile des connaissances. Des données, à l’information, aux connaissances, le cheminement est logique.
Le modèle relationnel,
The relational model
Au-delà du modèle relationnel,
Beyond the relational model
Le web sémantique,
The Semantic Web (ppt)
Documents actifs et AXML,
Active documents and AXML (ppt)
Moteur de recherche de la Toile,
Web search engine (pptx)
Datalog: La renaissance,
Datalog Revival (pptx)
Gestion de données distribuées,
Distributed data management (pdf)
Datalog distribué et Webdamlog,
Distributed datalog and Webdamlog (pdf)
Moshe Vardi, Rice University,
Requêtes bases de données – logique et complexité,
Database Queries – Logic and Complexity
Anastasia Ailamaki, E.P.F. Lausanne,
Gestion de données scientifiques,
Scientific Data Management: Not your everyday transaction
François Bancilhon, Data Publica,
Ouverture des données publiques,
Open Data
Julien Masanès, Internet Memory Foundation,
Archivage du Web,
Web archiving
Victor Vianu, U.C. San Diego,
Analyse statique et vérification,
Static Analysis and Verification
Tova Milo, Tel Aviv University,
Le crowdsourcing de données,
Data crowdsourcing
Georg Gottlob, Oxford University,
Extraction de données du Web,
Extracting data from the Web
Gerhard Weikum, Max-Planck-Institut,
Récolte des connaissances du Web,
Gathering knowledge on the Web
Marie-Christine Rousset, U. Grenoble,
Raisonnement dans le Web sémantique,
Reasoning on Web Data Semantics
Pierre Senellart, Télécom ParisTech,
Social networks,
Réseaux sociaux
Modèle relationnel
Nous discutons le modèle relationnel à la base des systèmes de gestion
de bases de données. Ce modèle simplifie considérablement la gestion
de données en servant le rôle de médiateur entre humains et machines.
Au-delà du modèle relationnel
Nous nous intéressons à des modèles qui cherchent à aller plus loin ou
à faire mieux que le modèle relationnel. Il est intéressant de noter
que si les prédecesseurs principaux du modèle relationnel se fondaient
sur des arbres et des graphes, ses successeurs les plus célébrés sont
aussi basés sur des arbres et des graphes.
Le Web sémantique
Le but du Web Sémantique est faciliter l'accès à l'information et aux
connaissances. Il s'agit d'améliorer la précision des résultats de
recherche et de faciliter l'intégration de sources distinctes. L’idée
est de publier des connaissances compréhensibles par des machines
plutôt que du texte plus adapté à des humains.
Documents actifs et AXML
Nous nous intéressons à la collaboration pour gérer des données entre
des serveurs autonomes et hétérogènes. Pour cela, nous utilisons des
arbres qui incluent des appels à des fonctions (des services du Web).
Ces fonctions capturent la notion de vues (des données intentionnelles
situées ailleurs) et permettent de spécifier du calcul distribué.
Moteur de recherche de la Toile
Nous expliquons comment, à partir d’une requète avec quelques mots clés,
le moteur de recherche retrouve les pages qui semblent les plus
pertinentes en utilisant principalement une indexation de la Toile et
un algorithme de classement des pages par popularité
Datalog: La renaissance
Datalog proposé dans les années 1970 introduit la récursivité dans la
partie positive des requêtes relationnelles. Nous décrirons les traits
principaux du langage et discuterons de sa renaissance ces dernières
années.
Gestion de données distribuées
L'utilisation de la distribution permet d'améliorer les performances
des systèmes de gestion de données. La distribution se retrouve aussi
dans de nombreuses applications quand les données sont naturellement
distribuées entre plusieurs systèmes. Avec le Web, la gestion de
données distrbuées a pris une importance considérable.
Datalog distribué et Webdamlog
Nous parlerons du langage WebdamLog et du systèmes du même nom. Ce
sont nos travaux récents autour d'un datalog distribué.
Requêtes de bases de données – Logique et complexité, Moshe Vardi, Rice University
Gestion de données scientifique, Anastasia Ailamaki, E.P.F. Lausanne
Analyse statique et vérification, Victor Vianu, U.C. San Diego
Le crowdsourcing de donnée, Tova Milo, Tel Aviv University
Extraction de données du We, Georg Gottlob, Oxford University
Récolte des connaissances du We, Gerhard Weikum, Max-Planck-Institut
Ouverture des données publiques, François Bancilhon
L’ouverture des données publiques (open data) est le fait de
rendre disponible les données collectées, gérées et utilisées par la
puissance publique pour accès et réutilisation par les citoyens et
organisations (publiques ou privées). Dans la plupart des
démocraties, de plus en plus de données sont rendues publiques par ce
mouvement, lancé aux États-Unis en 2009 par l’initiative data.gov. Ce
flot de nouvelles données présente à la fois une opportunité majeure
et des défis technologiques importants. L’opportunité est celle des
nouvelles applications et des nouveaux usages qui peuvent être fait
de ces données et de la nouvelle compréhension que les citoyens qui y
accèdent en ont. Les défis sont multiples : ces données sont souvent
pauvrement structurées et formatées, elles sont parfois de qualité
médiocres, et enfin elles sont fragmentées sous la forme de milliers
ou de millions de fichiers contenant des informations complémentaires
ou dupliquées. Pour utiliser ces données fragmentées, peu structurées
et de qualité variables, plusieurs approches sont possibles. On peut
laisser les données telles quelles et déplacer l’intelligence dans
l’application qui les utilise, souvent à travers un moteur de
recherche. On peut utiliser une approche de type web sémantique en
convertissant les données en rdf et en établissant des liens entre
des entités identifiées. Enfin on peut les structurer sous forme de
bases de données, certaines d’entre elles étant alignées sur des
attributs communs (par exemple espace et temps).
Diplômé de l'École des Mines de Paris, titulaire d'un PhD de
l'Université du Michigan et d'une Thèse d'État de l'Université de
Paris XI, François Bancilhon a eu une double carrière. Une première
carrière dans la recherche académique (INRIA, MCC et Université de
Paris XI). Une deuxième carrière dans l'industrie : entrepreneur, il
a co-créé et/ou dirigé plusieurs entreprises, (O2 Technology, Arioso,
Xylème, Ucopia, Mandriva, Data Publica). Il a partagé sa vie
professionnelle entre la France et les États-Unis. Il est
actuellement directeur exécutif de l'Initiative Services Mobiles pour
l'INRIA, un groupement d'animation de l'éco-système mobile et CEO de
Data Publica, une société qui gère un « Data Store » et développe des
jeux de données sur mesure pour ses clients.
Archivage du Web, Julien Masanès
Le Web représente la plus grande source d'information ouverte jamais
produite dans l'histoire. Dépassant de plusieurs ordres de grandeur
la sphère de l'imprimé, il offre également des caractéristiques
inédites par rapport aux média qui l'ont précédé, telle l'édition
collective à laquelle participe, même marginalement, une fraction
importante de l'humanité, la dynamique temporelle complexe et le
caractère paradoxal des traces créées, à la fois omniprésentes et
fragiles.
Ces caractéristiques uniques sont aussi celles qui en font une source
d'information, d'analyse et d'étude majeure, faisant de la
conservation de sa mémoire un enjeu important pour l'avenir. Elles
obligent cependant à refonder les méthodes et les pratiques
séculaires de préservation des artefacts culturels.
Nous analyserons dans cet exposé les propriétés du Web vu de cet
angle particulier qu'offre la problématique de sa préservation et
présenterons quelques réflexions sur la manière dont sa mémoire peut
être construite pour servir la science à l'avenir.
Julien Masanès, conservateur de Bibliothèque, est le co-fondateur
et le directeur de la fondation Internet Memory pour la préservation
et l’accès à la mémoire de l’Internet. Il était précédemment en
charge du projet d’Archivage Web à la Bibliothèque nationale de
France. Il a activement participé à la création de l’International
Internet Preservation Consoritum (IIPC), regroupant 27 bibliothèques
nationales et l’Internet Archive, consortium qu’il a coordonné durant
les 2 premières années. Il a également initié et préside
l’International Web Archiving Workshop (IWAW), la principale
conférence dans le domaine de la préservation Internet. Il a édité le
premier livre sur le sujet (Web Archiving, Springer 2006).
Julien Masanès a étudié la Philosophie (DEA Sorbonne 1992) et les
Sciences Cognitive (DEA EHESS 1994) ainsi que la bibliothéconomie
(DCB ENSSIB 2000).
Raisonnement dans le Web sémantique, Marie-Christine Rousset
Prendre en compte la sémantique des données extraites du Web est
fondamental pour construire des applications fiables intégrant ces
données. Associer une sémantique formelle aux données multi-sources
et multi-formes du Web est un défi mais aussi une clé pour résoudre
de manière robuste et générique, par des techniques de raisonnement
automatique, des problèmes difficiles comme l’interopérabilité entre
ressources distribuées et hétérogènes ainsi que la vérification de
propriétés de sécurité ou de qualité de service spécifiées
formellement. La prise en compte de la sémantique est également
primordiale dans la recherche d’informations et l’évaluation de
requêtes sur le Web. De nombreux travaux émanant de la communauté du
Web sémantique ont été réalisés pour décrire la sémantique
d'applications par la construction déontologies. Cependant, les
problèmes de raisonnement considérés sur les ontologies sont trop
souvent déconnectés des données dont elles décrivent la sémantique.
Seuls, quelques travaux considèrent les ontologies comme des
interfaces de requêtes entre des utilisateurs ou des applications et
des données. Ces travaux montrent par des arguments de complexité les
limites qu'il faut imposer au pouvoir d'expression des ontologies
pour espérer des algorithmes d'évaluation de requêtes qui passent à
l’échelle.
Dans cet exposé, nous montrerons que les logiques de description
sont un bon modèle pour décrire la sémantique des données du Web mais
nous montrerons que des restrictions sont nécessaires pour obtenir
des algorithmes de raisonnement qui passe à l'échelle pour détecter
des incohérences ou des corrélations logiques entre données ou
sources de données, et pour calculer l'ensemble des réponses à des
requêtes conjonctives. Nous montrerons que la famille DL-Lite a de
bonnes propriétés pour combiner raisonnement et gestion de données à
grande échelle, qui en font un bon candidat comme modèle de données
du Web sémantique.
Réseaux sociaux, Pierre Senellart
Pierre Senellart est maître de conférences dans l'équipe
DBWeb
de
Télécom
ParisTech, la première école d'ingénieurs française
spécialisée dans les technologies de l'information. Il est un ancien
élève de l'
École normale supérieure et a
obtenu son Master (2003) et doctorat (2007) en informatique de
l'Université Paris-Sud, sous la
direction
de
Serge Abiteboul.
Pierre Senellart a publié des articles dans des conférences et
journaux renommés internationalement (PODS, AAAI, VLDB Journal,
Journal of the ACM, etc.) Il a fait partie des comités de programme
de, et a contribué à organiser, diverses conférences et workshops
internationaux (dont WWW, CIKM, ICDE, VLDB, SIGMOD, ICDT). Il est
également le directeur de l'information
du
Journal of the ACM. Ses intérêts
de recherche se concentrent sur les aspects théoriques des systèmes
de gestion de bases de données et sur le World Wide Web, et plus
précisément sur l'indexation en compréhension du Web caché, les bases
de données XML probabilistes et la fouille de graphe. Il a également
un intérêt pour le traitement automatique de la langue et a collaboré
avec
SYSTRAN, la première
entreprise de traduction
automatique.
Database Queries – Logic and Complexity, Moshe Y. Vardi
Mathematical logic emerged during the early part of the 20 Century,
out of a foundational investigation of mathematics, as the basic
language of mathematics. In 1970 Codd proposed the relational
database model, based on mathematical logic: logical structures offer
a way to model data, while logical formulas offer a way to express
database queries. This proposal gave rise to a multi-billion dollar
relational database industry as well as a rich theory of logical
query languages.
This talk will offer an
overview of how mathematical logic came to provide foundations for
one of today's most important technologies, and show how the theory
of logical queries offer deep insights into the computational
complexity of evaluating relational queries.
Moshe Y. Vardi is the George
Distinguish Service Professor in Computational Engineering and
Director of the Ken Kennedy Institute for Information Technology
Institute at Rice University. He is the co-recipient of three IBM
Outstanding Innovation Awards, the ACM SIGACT Goedel Prize, the ACM
Kanellakis Award, the ACM SIGMOD Codd Award, the Blaise Pascal Medal,
and the IEEE Computer Society Goode Award. He is the author and
co-author of over 400 papers, as well as two books: Reasoning about
Knowledge and Finite Model Theory and Its Applications. He is a
Fellow of the Association for Computing Machinery, the American
Association for Artificial Intelligence, the American Association for
the Advancement of Science, and the Institute for Electrical and
Electronic Engineers. He is a member of the US National Academy of
Engineering, the American Academy of Arts and Science, the European
Academy of Science, and Academia Europea. He holds honorary
doctorates from the Saarland University in Germany and Orleans
University in France. He is the Editor-in-Chief of the Communications
of the ACM.
Scientific Data Management: Not your everyday transaction, Anastasia Ailamaki
Today's scientific processes
heavily depend on fast and accurate analysis of experimental
data. Scientists are routinely overwhelmed by the effort needed to
manage the volumes of data produced either by observing phenomena or
by sophisticated simulations. As database systems have proven
inefficient, inadequate, or insufficient to meet the needs of
scientific applications, the scientific community typically uses
special-purpose legacy software. When compared to a general-purpose
data management system, however, application-specific systems require
more resources to maintain, and in order to achieve acceptable
performance they often sacrifice data independence and hinder the
reuse of knowledge. With the exponential growth of dataset sizes,
data management technology are no longer luxury; they are the sole
solution for scientific applications.
I will discuss some of the
work from teams around the world and the requirements of their
applications, as well as how these translate to challenges for the
data management community. As an example I will describe a
challenging application on brain simulation data, and its needs; I
will then present how we were able to simulate a meaningful
percentage of the human brain as well as access arbitrary brain
regions fast, independently of increasing data size or
density. Finally I will present some of the dat management challenges
that lie ahead in domain sciences.
Anastasia
Ailamaki is a Professor of Computer Sciences at the Ecole
Polytechnique Federale de Lausanne (EPFL) in Switzerland. Her
research interests are in database systems and applications, and in
particular (a) in strengthening the interaction between the database
software and emerging hardware and I/O devices, and (b) in automating
database management to support computationally-demanding and
demanding data-intensive scientific applications. She has received a
Finmeccanica endowed chair from the Computer Science Department at
Carnegie Mellon (2007), a European Young Investigator Award from the
European Science Foundation (2007), an Alfred P. Sloan Research
Fellowship (2005), seven best-paper awards at top conferences
(2001-2011), and an NSF CAREER award (2002). She earned her Ph.D. in
Computer Science from the University of Wisconsin-Madison in
2000. She is a member of IEEE and ACM, and has also been a CRA-W
mentor.
Open Data, François Bancilhon
Open Data consists in making available to the general public and to
private and public organization PSI (public sector information) for
access and reuse. More and more open data is becoming available in
most democratic countries following the launch of the data.gov
initiative in the US in 2009. The availability of this new
information brings a number opportunities and raises a number of
challenges. The opportunities are the new applications that companies
and organisations can build using this data and the new understanding
given to the people who access it. The challenges are the following:
most of this data is usually in a poor format (poorly structured xls
tables or in some cases even pdf), it is often of poor quality, and
it is fragmented in thousands or millions of files with duplicate
and/or complementary information. To use these fragmented, poorly
structured and poor quality files, several approaches can be used,
not necessarily mutually exclusive. One is to move the intelligence
from the data into the application and to develop search based
applications which directly manages the data as is. Another one is to
bring some order in the data using a semantic web approach:
converting the data in rdf, identifying entities and linking them
from one data set to the other. And a final one is to structure the
data by aligning data sets on common attribute and structure, to get
closer to a uniform data base scheme.
François is currently CEO of
Data Publica, a key actor of the Open Data space in France and CEO of
the Mobile Services Initiative for INRIA. He has co-founded and/or
managed several software startups in France and in the US (Data
Publica, Mandriva, Arioso, Xyleme, Ucopia, O2 Technology). Before
becoming an entrepreneur, François was a researcher and a university
professor, in France and the US, specializing in database
technology. François holds an engineering degree from the École des
Mines de Paris, a PhD from the University of Michigan and a Doctorate
from the University of Paris XI.
Web archiving, Julien Masanès
The Web represents the largest source of open information ever
produced in history. Larger than the printed sphere by several order
of magnitude, it also exhibit specific characteristics compared to
traditional media, such as it's collaborative editing to which a
large fraction of humanity participates, even marginally, it's
complex dynamics and the paradoxical nature of traces it conveys,
both ubiquitous and fragile at the same time.
These unique features also led the web to become a major source for
modern information, analysis and study, and the capacity to preserve
its memory an important issue for the future. But these features also
require to lay new methodological and practical foundations in the
well-established field of cultural artefacts preservation.
This presentation will outline the salient properties of the Web
viewed from the somewhat different angle of its preservation and
offer some insight into how its memory can be built to serve science
in the future.
Julien Masanès is Director of the Internet Memory, a non-profit
foundation for web preservation and digital cultural access. Before
this he directed the Web Archiving Project at the Bibliothèque
Nationale de France since 2000. He also actively participated
in the creation of the International Internet Preservation Consortium
(IIPC), which he has coordinated during the first two years. He
contributes in various national and international initiatives and
provides advices for the European Commission as an expert in the
domain of digital preservation and web archiving. He has also
launched and presently chairs the International Web Archiving
Workshop (IWAW) series, the main international rendezvous in this
field.
Julien Masanès studied Philosophy and Cognitive Science,
gaining his MS in Philosophy from the Sorbonne in 1992 and his MS in
Cognitive Science from the Ecole des Hautes Etudes en Sciences
Sociales (EHESS) in 1994. In 2000 he gained a MS in librarianship at
the Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l'information et des
Bibliothèques (ENSSIB).
Static Analysis and Verification, Victor Vianu
Correctness and good performance are essential desiderata for database
systems and the many applications relying on databases. Indeed, bugs
and performance problems are commonly encountered in such systems and
can range from annoying to catastrophic. Static analysis and
verification provide tools for automatic reasoning about queries and
applications in order to guarantee desirable behavior. Unfortunately,
such reasoning, carried out by programs that take as input other
programs, quickly runs against fundamental limitations of
computing. In the cases when it is feasible, it often requires
a sophisticated mix of techniques from logic and automata
theory. This talk will discuss some of the challenges and
intrinsic limitations of static analysis and verification and
identify situations where it can be very effective.
Victor Vianu is a Professor of Computer Science at the University of
California, San Diego. He received his PhD in Computer Science from
the University of Southern California in 1983. He has spent
sabbaticals at INRIA, Ecole Normale Superieure (Cachan and Ulm) and
Telecom Paris. Vianu's interests include database theory,
computational logic, and Web data. His most recent research focuses
on static analysis of XML-based systems, and specification and
verification of data-driven Web services and workflows. Vianu's
publications include over 100 research articles and a graduate
textbook on database theory. He received the PODS Alberto Mendelzon
Test-of-Time Award in 2010 and has given numerous invited talks
including keynotes at PODS, ICDT, STACS, the Annual Meeting of the
Association of Symbolic Logic, and the Federated Logic Conference.
Vianu has served as General Chair of SIGMOD and PODS, and Program
Chair of the PODS and ICDT conferences. He is currently
Editor-in-Chief of the Journal of the ACM and Area Editor of ACM
Transactions on Computational Logic. He was elected Fellow of the ACM
in 2006.
Data crowdsourcing, Tova Milo
Crowd-based data sourcing is a new and powerful data procurement
paradigm that engages Web users to collectively contribute data,
analyze information and share opinions. Crowd-based data sourcing
democratizes data-collection, cutting companies' and researchers'
reliance on stagnant, overused datasets and bears great potential for
revolutionizing our information world. Yet, triumph has so far been
limited to only a handful of successful projects such as Wikipedia or
IMDb. This comes notably from the difficulty of managing huge volumes
of data and users of questionable quality and reliability. Every
single initiative had to battle, almost from scratch, the same
non-trivial challenges. The ad hoc solutions, even when successful,
are application specific and rarely sharable. In this talk we
consider the development of solid scientific foundations for
Web-scale data sourcing. We believe that such a principled approach
is essential to obtain knowledge of superior quality, to realize
the task more effectively and automatically, be able to reuse
solutions, and thereby to accelerate the pace of practical adoption
of this new technology that is revolutionizing our life. We will
consider the logical, algorithmic, and methodological foundations for
the management of large scale crowd-sourced data as well as the the
development of applications over such information.
Tova Milo received her Ph.D. degree in Computer Science from the
Hebrew University, Jerusalem, in 1992. After graduating she worked at
the INRIA research institute in Paris and at University of Toronto
and returned to Israel in 1995, joining the School of Computer
Science at Tel Aviv university where she is now a full Professor and
Department head. Her research focuses on advanced database
applications such as data integration, XML and semi-structured
information, Web-based applications and Business Processes, studying
both theoretical and practical aspects. Tova served as the Program
Chair of several international conferences, including PODS, ICDT,
VLDB, XSym, and WebDB. She is a member of the VLDB Endowment and
the ICDT executive board and is an editor of TODS, the VLDB Journal
and the Logical Methods in Computer Science Journal. She has received
grants from the Israel Science Foundation, the US-Israel Binational
Science Foundation, the Israeli and French Ministry of Science and
the European Union. She is a recipient of the 2010 ACM PODS Alberto
O. Mendelzon Test-of-Time Award and of the prestigious EU ERC
Advanced Investigators grant.
Extracting Data from the Web, Georg Gottlob
This talk deals with the problem of semi-automatically and fully
automatically extracting data from the Web. Data on the web are
usually presented to meet the eye, and are not structured. To use
these data in business data processing applications, they need to be
extracted and structured. In the first part of this seminar, the need
of web data extraction is illustrated using examples from the
business intelligence area. In the second part, a theory of web data
extraction based on monadic second-order logic and monadic datalog is
presented, and some complexity results are discussed. The third part
of this talk briefly illustrates the Lixto tool for semi-automatic
data extraction. This datalog-based tool has been used for a variety
of commercial applications. Finally, in the fourth part of the talk
we discuss the problem of fully automated data extractions from
domain-specific web pages and present first results of the DIADEM
project, which is funded by an ERC advanced grant at Oxford
University.
Georg Gottlob is a Professor of Informatics at Oxford
University, a Fellow of St John's College, Oxford, and an
Adjunct Professor at TU Wien. His interests include data extraction,
database theory, graph decomposition techniques, AI, knowledge
representation, logic and complexity. Gottlob has received the
Wittgenstein Award from the Austrian National Science Fund, is an ACM
Fellow, an ECCAI Fellow, a Fellow of the Royal Society, and a
member of the Austrian Academy of Sciences, the German National
Academy of Sciences, and the Academia Europaea. He chaired the
Program Committees of IJCAI 2003 and ACM PODS 2000, was the Editor in
Chief of the Journal Artificial Intelligence Communications, and is
currently a member of the editorial boards of journals, such as CACM
and JCSS. He is the main founder of Lixto
(www.lixto.com ), a company that
provides tools and services for web data extraction. Gottlob was
recently awarded an ERC Advanced Investigator's Grant for the project
"DIADEM: Domain-centric Intelligent Automated Data Extraction
Methodology" (see
also http://diadem.cs.ox.ac.uk/
) . More information on Georg Gottlob can be found on his Web page:
http://www.cs.ox.ac.uk/people/georg.gottlob/
Knowledge Harvesting from the Web, Gerhard Weikum
The proliferation of knowledge-sharing communities such as Wikipedia
and the progress in scalable information extraction from Web and text
sources has enabled the automatic construction of very large
knowledge bases. Recent endeavors of this kind include academic
research projects such as DBpedia, KnowItAll, ReadTheWeb, and
YAGO-NAGA, as well as industrial ones such as Freebase and
Trueknowledge. These projects provide automatically constructed
knowledge bases of facts about named entities, their semantic
classes, and their mutual relationships. Such world knowledge in turn
enables cognitive applications and knowledge-centric services like
disambiguating natural-language text, deep question answering, and
semantic search for entities and relations in Web and enterprise
data.
This talk discusses recent advances, research opportunities, and
open challenges along this avenue of knowledge harvesting and its
applications. Gerhard Weikum is a Scientific Director at the
Max Planck Institute for Informatics in Saarbruecken, Germany, where
he is leading the department on databases and information systems. He
is also an Adjunct Professor at Saarland University, and a principal
investigator of the DFG Cluster of Excellence on Multimodal Computing
and Interaction. Earlier he held positions at Saarland University in
Saarbruecken, Germany, at ETH Zurich, Switzerland, at MCC in Austin,
Texas, and he was a visiting senior researcher at Microsoft Research
in Redmond, Washington. He graduated from the University of
Darmstadt, Germany.
Gerhard Weikum's research spans transactional and distributed
systems, self-tuning database systems, DB&IR integration, and the
automatic construction of knowledge bases from Web and text
sources. He co-authored a comprehensive textbook on transactional
systems, received the VLDB 10-Year Award for his work on automatic DB
tuning, and is one of the creators of thee Yago knowledge base.
Gerhard Weikum is an ACM Fellow, a Fellow of the German Computer
Society, and a member of the German Academy of Science and
Engineering. He has served on various editorial boards, including
Communications of the ACM, and as program committee chair of
conferences like ACM SIGMOD, Data Engineering, and CIDR. From 2003
through 2009 he was president of the VLDB Endowment. He received the
ACM SIGMOD Contributions Award in 2011.
Reasoning on Web Data Semantics, Marie-Christine Rousset
Providing efficient and high-level services for integrating, querying
and managing Web data raises many difficult challenges, because data
are becoming ubiquitous, multi-form, multi-source and
musti-scale. Data semantics is probably one of the keys for attacking
those challenges in a principled way. A lot of effort has been done
in the Semantic Web community for describing the semantics of
information through ontologies.In this talk, we will show that
description logics provide a good model for specifying ontologies
over Web data (described in RDF), but that restrictions are necessary
in order to obtain scalable algorithms for checking data consistency
and answering conjonctive queries. We will show that the
DL-Lite family has good properties for combining ontological
reasoning and data management at large scale, and is then a
good candidate for beeing a Semantic Web data model.
Marie-Christine Rousset is a Professor of Computer Science at the
University of Grenoble. She is an alumni of The Ecole normale
supÈrieure (Fontenay-aux-Roses) from which she graduated in
Mathematics (1980). She obtained a PhD (1983) and a ThËse d'Etat
(1988) in Computer Science from UniversitÈ Paris-Sud. Her areas of
research are Knowledge Representation, Information Integration,
Pattern Mining and the Semantic Web. She has published over 90
refereed international journal articles and conference papers, and
participated in several cooperative industry-university
projects. She received a best paper award from AAAI in 1996,
and has been nominated ECCAI fellow in 2005. She has served in many
program committees of international conferences and workshops and in
editorial boards of several journals. She has been junior member of
IUF (Institut Universitaire de France) from 1997 to 2001, and has
just been nominated in 2011 as a senior member of IUF for developing
a five-year research project on Artificial Intelligence and the
Web.
Social networks, Pierre Senellart
Social networking services on the Web are a tremendously popular way
to connect with friends, publish content, and share information. We
will talk about some of the research challenges they present: 1) How
to crawl, index, and query social networks? 2) How to explain the
particular small-world characteristics of social networking graphs?
3) How to use social connections to improve the quality of Web search
or recommendations?
Dr. Pierre Senellart is an Associate Professor in the
DBWeb
team
at
Télécom
ParisTech, the French leading engineering school
specialized in information technology. He is an alumnus of
the
École normale
supérieure
and obtained his M.Sc. (2003) and
his Ph.D. (2007) in computer science from
Université Paris-Sud
,
studying under the supervision of
Serge Abiteboul.
Pierre Senellart has published articles in internationally renowned
conferences and journals (PODS, AAAI, VLDB Journal, Journal of the
ACM, etc.) He has been a member of the program committee and
participated in the organization of various international conferences
and workshops (including WWW, CIKM, ICDE, VLDB, SIGMOD, ICDT). He is
also the Information Director of the
Journal of the ACM. His research
interests focus around theoretical aspects of database management
systems and the World Wide Web, and more specifically on the
intentional indexing of the deep Web, probabilistic XML databases,
and graph mining. He also has an interest in natural language
processing, and has been collaborating
with
SYSTRAN, the leading machine
translation company.